Église de Saint-Romuald | Combles et clocher

L'appel des cloches

À l’exemple de l’orgue, l’église nous parle par la voix de ses cloches. Celles-ci appellent les paroissiens à l’office, marquent l’heure de midi grâce à l’Angélus, annoncent les décès avec le glas ou les dangers par le tocsin.Le carillon de l’église de Saint-Romuald est composé de quatre cloches fabriquées en 1924 par la maison Paccard en France. Elles ont un poids total de 9100 livres (4,13 tonnes). Ces cloches furent données à la paroisse par des paroissiens de Saint-Romuald lors de souscriptions volontaires. Les noms des généreux donateurs sont inscrits sur chaque cloche. Le baptême et la bénédiction de ces cloches ont été célébrés le 25 mai 1924.C’est en 1873 que le premier carillon fut installé dans cette église. Les cloches provenaient de la célèbre maison Mears & Stainbank de Londres. Cependant, en raison du froid, ces cloches ne résistèrent pas longtemps et se fendirent rapidement. Un second carillon de quatre cloches de la maison Jules Robert, à Nancy en France, fut installé en 1913. Ces cloches ont connu le même sort que les précédentes. Ainsi, depuis 1924, le carillon actuel projette sa voix partout dans la paroisse.

Les caractéristiques des cloches

Chacune des cloches possède sa propre voix qu’on appelle le timbre. Les inscriptions indiquent son nom, la date de sa fabrication, le nom des donateurs ainsi qu’un psaume. Les caractéristiques des cloches sont les suivantes. - La grosse, en RÉ naturel, baptisée du nom de Pie XI, 3500 livres (1,6 tonne) - La 2e, en MI naturel, Notre-Dame du Perpétuel Secours, 2310 livres (1049 kg) - La 3e, en FA#, Cardinal Bégin, 1672 livres (759 kg) - La 4e, en LA naturel, sans nom apparent, 1012 livres (460 kg)Ci-dessous, observez un détail de la cloche Pie XI.

Mécanismes actionnant les cloches

Les cloches sont actionnées par deux mécanismes distincts qui sont contrôlés électroniquement à partir du chœur de l’église. Le premier mécanisme est un moteur électrique qui est relié à la roue de la cloche par une chaîne. L’impulsion donnée par le moteur entraîne un mouvement de bascule de la cloche sur son support. On appelle ce mouvement la volée durant laquelle le battant frappe la cloche à l’intérieur. Autrefois, ce mouvement était entraîné par des cordes actionnées par le sacristain ou les servants de messe.Le second mécanisme est le battant électrique, qu’on appelle également un électro-tinteur. Attaché directement sur le support de la cloche, un moteur entraîne le mouvement du battant qui percute le côté extérieur de la cloche. Cette action s’appelle le tintement. Un ressort ramène rapidement le battant afin d’éviter qu’il percute plusieurs fois la cloche. Le battant électrique n’est utilisé que lorsqu’on désire tinter la cloche par un seul et unique timbre, notamment lors du glas, soit la sonnerie pour le deuil utilisée lors des funérailles.Exposés aux intempéries, ces mécanismes doivent être d’une solidité à toute épreuve et entretenus régulièrement. Toute cette concentration d’éléments métalliques dans le clocher pourrait attirer la foudre. C’est pourquoi vous observerez que tous les éléments sont reliés par un fil de mise à la terre, qui agit à titre de paratonnerre.

Une trappe pour accéder au clocher

Empruntez cette trappe afin d’atteindre l’entretoit et la structure du clocher.

Salle électrique

Cette salle électrique est logée à même la structure supportant le clocher. Elle sert à abriter les boîtes électriques ainsi que les contrôles des cloches. On retrouve également des contrôles électriques pour les antennes de télécommunication qui sont logées à l’intérieur de la flèche du clocher.

Le seul accès vers l'intérieur de l'église

Cette trappe est le seul accès vers l’intérieur de l’église. Elle mène à un escalier métallique du sommet de la voûte vers le jubé, en passant à l’intérieur du buffet de l’orgue.

Le poids du clocher

L’ensemble du poids du clocher repose sur ces poutres de bois qui répartissent la charge à travers l’ensemble de la structure. Les poutres doivent également absorber les vibrations des cloches afin qu’elles ne soient pas transmises à la maçonnerie. Ces éléments doivent être d’une grande solidité tout en offrant une certaine souplesse. En effet, en raison de son exposition aux forts vents, le clocher doit offrir une certaine mobilité, qui est peu perceptible à l’œil nu. Une structure trop rigide entraînerait des fissurations et des dommages majeurs à l’ensemble de l’église.Cette construction est un exemple du grand génie des concepteurs et des charpentiers de cette époque révolue. Les savoirs-faires traditionnels d’antan étaient riches en connaissances techniques pour la conception et la fabrication d’éléments durables, et ce, sans les outils informatiques de notre époque.

Ossature en bois

La beauté de cette église ne repose pas unique sur son décor intérieur. Son ossature en bois est tout aussi impressionnante et évoque l’époque effervescente de Saint-Romuald au milieu du 19e siècle.En effet, Saint-Romuald était alors un important carrefour industriel où le commerce du bois était roi. Les anses de New Liverpool et du village d’Etchemin étaient couvertes de billots et d’ouvriers qui oeuvraient à la transformation du bois pour en assurer l’exportation. Les moulins de l’Etchemin et Benson figurant parmi les plus importants dans la région sciaient des milliers de troncs pour la planche et des madriers.Les poutres de bois et les madriers utilisés pour la construction de l’église ont été offerts par les chantiers Benson et Hamilton. Henry Atkinson, propriétaire des moulins de l’Etchemin, a également contribué en offrant un grand nombre de matériaux divers.La qualité du bois dans cette église est exceptionnelle et avait été minutieusement sélectionné parmi les plus beaux éléments dans l’inventaire des chantiers maritimes.

La voûte principale

Vous circulez présentement au-dessus de la voûte principale, à une hauteur de 20 mètres du plancher de la nef. On peut y observer la charpente pour la toiture de l’église ainsi que les systèmes d’éclairage et de gicleurs. Les poutres verticales et obliques constituent les fermes de la charpente, qui ont pour fonction de supporter le poids de la couverture. Sous le plancher se trouvent les entraits, qui sont des poutres horizontales qui reposent sur les colonnes visibles dans la nef. La pièce verticale est le poinçon, qui soutient le sommet de la toiture (faîtage). Les poutres en obliques le long de la toiture sont les arbalétriers, qui supportent l’ensemble du revêtement. Enfin, les contrefiches, en forme de « Y », jouent le rôle de jambe de force entre l’arbalétrier et le poinçon. Le tout est assemblé par des chevilles de bois. Il s’agit d’un ensemble d’une grande solidité qui évoque l’exceptionnel savoir-faire des métiers traditionnels.Voici un aperçu la toiture à partir de l’extérieur.

Les arbalétriers

Vous êtes présentement situés au-dessus de la voûte de la nef de la sainte Vierge. Observez bien les arbalétriers qui sont les longues pièces de bois qui supportent les revêtements de la toiture. Le chêne est l’essence privilégiée pour ce type d’élément en raison de sa grande force et de sa taille. On remarque à la surface les marques d’entailles à la hache et à l’herminette lorsque les ouvriers ont transformé les billots en pièces équarries. On ne peut observer une telle structure sans évoquer le travail humain qui se cache derrière chaque pièce. Journaliers, équarisseurs, manœuvres, menuisiers, charpentiers, travaillant à la main avec un outillage rudimentaire dans des conditions bien différentes des chantiers d’aujourd’hui.

Une sécurité contre le feu

Une église est un trésor qui doit être bien protégé. C’est pourquoi un imposant système de gicleurs parcourt l’ensemble de la structure afin d’assurer une protection contre les risques d’incendie. Afin de protéger la qualité du décor intérieur, les buses des gicleurs ont été ingénieusement intégrées aux éléments existants.Ci-dessous, observez une buse de gicleur camouflée dans un médaillon du décor.

Peur des hauteurs ?

Vous avez le vertige dans toutes ces marches? Vous vous trouvez à une hauteur de 19 mètres (63 pieds) du niveau du sol. Imaginez le courage des ouvriers qui ont eu la tâche d’installer la croix de fer forgé au sommet de la flèche du clocher à une hauteur de 58 mètres du sol (190 pieds), l’équivalent de la longueur totale de l’église en ajoutant la moitié de la sacristie. Pour circuler en hauteur à travers les diverses pièces de charpente, les escaliers doivent emprunter une forme tortueuse pour accéder aux éléments en hauteur. Attention à votre tête!Peur des hauteurs ?