Mémoire des clochers | Saint-Antoine-de-Tilly

Un peu d'histoire

Trois lieux de culte sont construits dans la paroisse de Saint-Antoine-de-Tilly. Une première chapelle est construite en 1702, suivie d’une église en 1721. Ils font par la suite place à l’église que l’on peut voir aujourd’hui, basée sur les plans de l’abbé Pierre Conefroy et terminée en 1788. Depuis, plusieurs rénovations ont été exécutées dans cette église : on peut entre-autres mentionner l’aménagement intérieur réalisé par Thomas Baillairgé en 1837 ou encore les rénovations sur le clocher et la façade en 1902 par Joseph St-Hilaire selon les plans de David Ouellet. Classé monument historique depuis 1963, il s’agit de la plus vieille église de la MRC de Lotbinière encore visible aujourd’hui.

Vue aérienne de l’église et du fleuve, vers la fin des années 1950

La collection Desjardins

Les quatre grands tableaux exposés dans la nef font partie de la collection Desjardins. Cette collection est composée d’une centaine d’œuvres d’art que le curé Philippe-Jean-Louis Desjardins a récupéré dans les églises France lors de la Révolution française. Lors de leur arrivée au Québec, ces quatre tableaux sont installés dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Québec. En 1817, le curé de Saint-Antoine, Louis Raby, assiste à une exposition dans cette chapelle et tombe en amour avec ces quatre peintures et les ramène à Saint-Antoine-de-Tilly en 1821. Mettre la bulle au-dessus de la fenêtre entre les 2 grands tableaux (où ailleurs puisqu’elle parle des 4 tableaux de la nef)

La Sainte Famille

Cette toile, représentant la Sainte Famille, est réalisée par Aubin Vouet, un artiste français, en 1630. C’est donc le plus ancien des quatre tableaux. Ce peintre représente la famille de Jésus comme étant modeste, mais toujours prêtre à veiller au bien de la communauté.

La Visitation

Ce tableau s’intitule La Visitation. On y voit, entre autres, Marie, sa cousine Élizabeth, son mari Zacharie et saint Joseph accompagné de son âne. Cette œuvre est réalisée par un artiste dénommé Audry au cours du 18e siècle.

Un réalisation de Samuel Massé

Cette toile représente l’Enfant Jésus entouré d’intellectuels qu’il surprend par ses connaissances sans limites. Cette peinture à l’huile est réalisée par Samuel Massé et s’agit sans doute d’une des plus importantes de cet artiste.

Une copie de la toile de Baltazar Lauri

Cette œuvre, peinte en 1697 par un frère dénommé Luc, est une copie de la toile de Baltazar Lauri. On y voit le Christ, soutenu par des anges, qui semble faire des suggestions à saint François pour la rédaction des règles de son ordre.

Saint-Antoine-de-Padoue

Cette statue représente Saint-Antoine-de-Padoue, le patron choisi pour cette paroisse par Pierre-Noël Legardeur de Tilly, devenu seigneur de la paroisse en 1700. Né en 1195, le nom de ce saint à la naissance n’est pas Saint-Antoine-de-Padoue, mais bien Fernandez de Bouillon. Cet homme de foi chrétienne est alors reconnu pour ses dons de guérisseurs. De nos jours, on le connaît comme le patron des Autochtones, des marins et des naufragés. Il est aussi invoqué lorsqu’un objet est perdu. Comme toutes les autres statues de l’église, la statue, achetée il y a plusieurs dizaines d’années, a toujours été très bien conservée et n’a jamais dû être repeinte.

La chaire

La chaire est exécutée entre 1837 et 1841 par André Paquet selon les plans de Thomas Baillargé, qui a aussi réalisé la chaire dans l’église de Lotbinière. La chaire de l’église de Saint-Antoine-de-Tilly peut être divisée en trois sections soit la cuve, le bas-relief mural et l’abat-voix. La cuve, l’endroit où le prêtre se tient pour livrer son sermon, est en bois sculpté et on y trouve notamment une représentation de Moïse tenant la Table des lois. Sur le bas-relief on peut voir l’Esprit-Saint représenté par une colombe entourée de guirlandes de fleurs dorées. Finalement, le petit toit en forme de coquille au-dessus de la cuve sert d’abat-voix. Ce système d’abat-voix permet donc d'amplifier la voix du prêtre afin d'atteindre les fidèles.

Cierge Pascal

Ce chandelier, aussi appelé le cierge Pascal, est sculpté par Pierre Hardy de Yamachiche en 1747. Il s’agit de l’unique œuvre provenant de l’église construite en 1721. Ce cierge est traditionnellement allumé lors de la célébration de la résurrection du Christ. Étant donné sa hauteur, il n’est plus allumé, mais seulement exposé pour sa valeur historique.

Une oeuvre d'André Paquet

Cette décoration, exécutée par le sculpteur de renom André Paquet, représente des éléments du Nouveau Testament. On y retrouve le livre des Évangiles, l’hostie, l’urne de vin et la mer orageuse. Ces éléments sont tous associés à la vie de Jésus-Christ. Cet amoncellement d’objets et de symboles sacrés que l’on nomme « trophée » se retrouve fréquemment dans les églises du territoire et sous différentes formes.

André Paquet, élève de Thomas Baillairgé

Cette décoration, sculptée par André Paquet, élève de Thomas Baillairgé, représente des éléments liés à l’Ancien Testament. On y voit les Tables de la loi de Moïse, le serpent d’airain, l’épée et le fagot témoin du sacrifice d’Abraham puis la verge d’Aaron du sacerdoce ancien.

Charnier

Cette église est la seule de la région à posséder un charnier dans l’église. Cette pièce sert à entreposer les cercueils et les urnes durant l’hiver jusqu’à ce que le sol soit dégelé pour les enterrer. Normalement, le charnier prend la forme d’un petit bâtiment situé dans le cimetière.

Un maître-autel conçu par Raphaël Giroux

En 1867, la fabrique demande à Raphaël Giroux de concevoir un nouveau maître-autel. Ce sculpteur conçoit l’œuvre selon les consignes dictées par le clergé à cette époque. En effet, les tabernacles doivent être faits selon l’architecture de Saint-Pierre du Vatican. Ce monument est accompagné de deux statues, l’une représentant la Vierge et l’autre le Sacré-Cœur, les seules en bois dans l’église. Sur le maître-autel, on peut voir deux ronds vitrés derrière lesquels des petites pièces sont exposées. Les écrits mentionnent que ces petits objets seraient en réalité des reliques de saint François d’Assise, saint Jean Berchmams, saint Jean M. Vianney, saint Gabriel Lalement, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Grégoire, sainte Marguerite-M. Alac, saint Charles Garnier, saint Jean de Bréboeuf. Des reliquaires sont aussi déposés sur les autels latéraux, dont un renfermant des reliques de saint Antoine de Padoue, et l’autre celles de sainte Anne. Plusieurs autres églises de la MRC de Lotbinière semblent également posséder des reliques de saints ou de martyrs.

L'église à travers le temps

Depuis la construction de l’église, plusieurs inventions ont vu le jour et ont été intégrées dans l’église telle que l’électricité, installée en 1925. Auparavant, l’église est éclairée grâce à la lumière naturelle et avec quatre lampes à l’huile disposées sur des colonnes entre les bancs. Les techniques de chauffage ont, elles aussi, grandement évolué. En 1846, deux poêles à bois sont installés dans l’allée centrale de l’église.  35 cordes de bois de 2,5 pieds étaient nécessaires pour chauffer ce lieu durant toute une année. Quelques années plus tard, on remplace ces poêles par des fournaises et, en 1964, on installe une bouilloire à eau chaude à l’huile, qui est d’ailleurs toujours en fonction.