Sainte-Croix

Les quatre églises de Sainte-Croix

Au total, quatre églises sont construites sur le territoire de la municipalité de Sainte-Croix. La première est bâtie en 1694 et cesse d’être utilisée en 1732 puisque sa localisation n’est plus idéale pour la population, qui s’installe de plus en plus sur la falaise. La même année on commence à construire une autre église à peu près à l’endroit actuel l’hôtel de ville. Une troisième église est construite en 1836 puis, finalement, on construit l’église actuelle en 1910. Il faut mentionner que sur ces quatre églises aucune n’a brûlé.

Vue de la troisième église et du couvent

Vue de la troisième église et du couvent vers l’ouest (le cimetière se trouve vis-à-vis l’Hôtel de ville actuelle), 1900, fiche no 1165, SPHSL

Vue de la troisième église et du couvent vers le sud-ouest

Les architectes Eugène-Michel Talbot et Joseph-Arthur-Thomas Dionne

L’église actuelle est en construction de 1911 à 1915 selon les plans de Eugène-Michel Talbot et de son associé Joseph-Arthur-Thomas Dionne au coût d’environ 115 000 $.  Les motivations motivant sa construction semblent quelque peu confuses. Certains disent que la troisième église est dangereuse étant donné les pierres qui se détachent de sa façade alors que d’autres mentionnent que l’église actuelle, de 1 200 places, est construite en espérant qu’un nouveau diocèse soit créé et que la municipalité de Sainte-Croix devienne ainsi le lieu du nouveau siège de l’évêché.

Les pierres des murs de l'église

Les murs extérieurs de cette église sont faits de pierres ramassées dans les champs. « Le plan au sol est une croix latine, avec un chœur en saillie et une abside en hémicycle ». L’église est de style architectural éclectique, c’est-à-dire qu’elle mélange des éléments architecturaux empruntés à différents styles, mais se rapproche beaucoup du style roman. « Elle comprend une nef sans colonne pour assurer l’esprit de grandeur, ainsi qu’une tribune arrière et une tribune à chaque bras du transept ». En 2009, la municipalité de Sainte-Croix cite l’église comme bien patrimonial en raison notamment de sa valeur architecturale et historique.

La crypte

L’église de Sainte-Croix possède un élément particulier qu’on ne retrouve pas dans les autres églises de la région de Lotbinière : une crypte. Au total, on y retrouve 8 sépultures de prêtres : - Le père Placide Labbe Mariste vicaire à Sainte-Croix, décédé en 1971 - J. Antoine Maufay-Monet, prêtre né à Sainte-Croix et décédé en 1961 - Florian Lemay, prêtre né à Sainte-Croix et décédé en 1997 - Adélard Gagnon, prêtre décédé à Sainte-Croix en 1947 - Maurice Legendre, prêtre décédé en 1976 - Le curé Louis-Magloire Destroismaisons

Un orgue Casavant

C’est le curé Louis-Magloire Destroismaisons, qui pendant sa cure, insiste pour obtenir un orgue de plus grande taille et fait installer l’orgue actuel. Construit en 1928, cet instrument à 28 tuyaux est un Casavant opus 1238. Lors de son installation, la tribune située au troisième étage doit être sectionnée puisque les tuyaux sont trop gros.

Maquette du navire Le Sainte-Croix

L’église de Sainte-Croix possède deux maquettes de bateau. Il s’agit de cadeaux faits à Dieu, Marie et/ou à un autre saint, pour leur demander une faveur ou pour les remercier de leur bonté. Ces modèles miniatures sont aussi appelés des ex-voto, une expression latine abrégée qui signifie « d’après le vœu fait » faisant référence à ce genre d’offrandes. Cette maquette représente le bateau. Le Sainte-Croix autrefois utilisé par les cultivateurs pour se rendre au marché de Québec ou par les pèlerins qui se rendent à Sainte-Anne-de-Beaupré. Ce bateau est en fonction de 1882 à 1928. La présence de ces deux maquettes met en évidence l’importance du patrimoine maritime dans la municipalité de Sainte-Croix.

Deux maquettes

Le bateau suspendu au début de l’allée centrale représente un bateau de l'entreprise Canada Steamship. Cette compagnie, toujours active aujourd’hui, est fondée en 1845 et s'est agrandie en 1913 avec la fusion de plusieurs compagnies spécialisées dans la navigation sur fleuve. Les capitaines Philippe Garneau et Joseph Lafleur ont donné cette reproduction en 1922.

Les tribunes latérales

Les tribunes latérales sont autrefois utilisées pour séparer les garçons et les filles. D’un côté, on installe les jeunes hommes du collège des frères et de l’autre, les jeunes femmes de la congrégation de Notre-Dame.

Horloge

Ce mécanisme est autrefois installé dans une des tours de l’église. Il permet d’actionner, grâce au mouvement des différents poids, les aiguilles de l’énorme horloge, qui était située dans l’œil de bœuf. Installé en 1920, ce mécanisme est retiré lors des rénovations en 2012.

Cloche de la première chapelle ou église

Cette cloche, qui semble être forgée en 1694, est la seule relique provenant de la première chapelle ou église (1694-1732). Elle est offerte à la famille Legendre qui le rend à l’église environ 200 ans plus tard, soit en 1938. Sur cette cloche en fonte on aperçoit des fleurs de lys et le sceau du fondeur.

Chemin de croix

Les chemins de croix commémorent la Passion du Christ en rappelant 14 moments clés. Le chemin de croix de Sainte-Croix fut réalisé par Édouard Cabane. Né le 8 janvier 1857, cet artiste peint plusieurs chemins de croix et œuvres religieuses pour se tourner ensuite vers la peinture de portrait. Le chemin de croix actuel, d’abord installé dans la troisième église, est acquis en 1899 au coût de 450 $. Un fait intéressant : la 12e station, soit celle de la mort, est volée en 1987. N’ayant jamais retrouvé l’original, une reproduction de cette toile fut réalisée à l’aide de photographies du chemin de croix provenant de Cap-Santé, dans Portneuf, également réalisé par Édouard Cabane.

Statues des apôtres

Dans la nef et le chœur, 13 statues représentent les 12 apôtres et saint Paul. On y voit donc « André avec une croix en forme de « X », Pierre avec des clés et un coq à ces pieds, Paul avec une épée, Jacques le Majeur avec un bâton de pèlerin, Jean avec un calice, Mathieu avec une lance, Philippe avec une croix, Thomas avec une hache, Jacques le Mineur avec une massue, Simon le Zélotte avec une scie, Jude avec une hallebarde, Barthélemy avec un couteau puis Mathias avec une houlette ».  Les apôtres sont habituellement représentés avec les mêmes attributs qui symbolisant leur martyr.

Les oeuvres d'art de l'église de Sainte-Croix

Plusieurs œuvres d’art de la troisième église sont transférées dans l’église actuelle. Certaines d’entre elles sont réalisées par André Paquet telles que la chaire, le maître-autel, les ornements sur les murs du chœur, le banc du célébrant et les fonts baptismaux. Ce menuisier et sculpteur est né le 2 décembre 1799 et est un des élèves de l’architecte Thomas Baillairgé. La plupart des réalisations d’André Paquet suivent les plans de son professeur.  Il effectue les travaux dans la troisième église de Sainte-Croix en 1850 et dans plusieurs autres églises de la région notamment celle de Saint-Antoine-de-Tilly.

La lampe du sanctuaire

La lampe du sanctuaire, symbole de la présence de Dieu dans le tabernacle, et la croix de procession sont des œuvres de Laurent Amiot. Cet orfèvre, né le 10 août 1764, étudie 5 ans à Paris pour améliorer ses techniques d’orfèvrerie. Même s’il modifie l’aspect traditionnel des pièces religieuses à son époque, le clergé le soutient tout au long de sa carrière.

La descente de croix

Quelques peintures dans l’église sont réalisées par Louis Dulongpré telles que La descente de croix, celle de Sainte-Catherine de Sienne et celle de Saint-François. Cet artiste, né à Paris le 16 avril 1759, peint environ 3 000 portraits en 25 ans ainsi que plusieurs tableaux religieux. Le peintre est également musicien et professeur.

Intérieur de l’église de Sainte-Croix

Célébration à l’intérieur de l’église de Sainte-Croix

Célébration à l’intérieur de l’église de Sainte-Croix