Chapelle de procession de Saint-Nicolas

Clin d’œil à l’église

Puisque la fondation de la paroisse de Saint-Nicolas remonte à 1694 et que le village compte plusieurs bâtiments anciens, on peut être étonné, au premier coup d’œil, par l’architecture moderne et audacieuse de son église. On devinera que celle-ci fut érigée à la suite de [l’incendie de la précédente église en 1961](https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=rGTyljYmJqo&t=10s). Cette dernière avait été construite en 1821-1823 selon les plans de l’illustre architecte de Québec, Thomas Baillargé, qui a profondément marqué l’architecture religieuse des régions de Québec et Chaudière-Appalaches.Le concepteur de l’église actuelle, André Gilbert, s’est inspiré de la thématique de la navigation pour concevoir le temple en 1962. Un voile de béton domine la façade et sert de clocher. La forme ovale du bâtiment agrémentée d’une promenade qui en fait le tour et offre des percées visuelles sur le cimetière et le fleuve Saint-Laurent rappellent le pont d’un bateau. Le concept est tout aussi symbolique à l’intérieur du bâtiment alors que l’autel est localisé au centre de l’édifice et ceinturé d’un corridor généreusement fenestré.D’ailleurs, une visite virtuelle c’est bien, mais vivre une expérience, c’est encore mieux! En espérant que cette visite vous ait donné le goût de venir faire une balade au cœur du noyau villageois de Saint-Nicolas, d’en apprécier le charme et de porter un regard nouveau sur ses monuments.

Un environnement évolutif

L’observation attentive d’un bâtiment aussi ancien que la chapelle de procession met en évidence certains éléments anachroniques dans le paysage immédiat. Tout d’abord, son implantation le long d’une voie secondaire pourrait laisser penser que cette dernière a été construite dans un lieu tranquille. Détrompez-vous! Jusqu’en 1960, l’actuelle rue des Pionniers était la route principale. La chapelle a donc vu passer bien des voyageurs depuis 1768! Les automobiles qui l’entourent rappellent également que le monument est situé sur une parcelle de terrain toute petite et que le cadre bâti l’a entouré graduellement. Il est également difficile d’ignorer la présence des fils et poteaux électriques qui illustrent que la chapelle a été témoin de plusieurs équipements publics tout au long de son existence. Du trottoir en bois au 19e siècle jusqu’à la chaîne de rue en béton, la chapelle aura été témoin de l’évolution de la société tout en conservant son identité propre

Observez bien!

La largeur des planches de bois du sol, la profondeur des tablettes et de l’encadrement de la porte, le chœur en hémicycle, le plafond de bois qui épouse la forme du bâtiment et qui est délicatement souligné par un rang de denticules…on ne peut qu’être touché par la grande simplicité et l’authenticité de ce petit monument. L’élément le plus élaboré est sans contredit son délicat clocher surmonté d’une croix. La forme octogonale simple de la lanterne et la forme évasée et étroite de la flèche sont très caractéristiques des bâtiments religieux hérités du Régime Français.

Sauvée in extremis

Cette chapelle de procession a été érigée en 1768 au cœur du noyau institutionnel nicolois. Elle constitue donc l’un des bâtiments les plus anciens du territoire. Comme dans la plupart des villages du Québec, Saint-Nicolas comptait deux chapelles de procession presque identiques, situées de part et d’autre de l’église. Elles étaient particulièrement utilisées lors de certaines célébrations annuelles telle que la Fête-Dieu. Le pendant de ce monument, soit la chapelle du sud-ouest, fut construite vers 1830, sur la rue des Pionniers, tout près de l’actuelle rue de la Chapelle. En 1968, le conseil de fabrique autorisait sa démolition en raison de son piètre état. Elle fut alors démontée, entreposée, et finalement reconstruite en 1969 à plus de 100 km de son emplacement d’origine…et elle y est toujours! Depuis plus de 50 ans, la chapelle du sud-ouest de Saint-Nicolas est fièrement implantée sur le site du moulin seigneurial des Éboulements dans Charlevoix.

Visite virtuelle de la chapelle de procession de St-Nicolas

Bienvenue dans cette visite virtuelle de la chapelle de procession du nord-est de Saint-Nicolas. Nous vous invitons à découvrir ce monument tricentenaire parvenu jusqu’à nous grâce à l’implication continue d’une communauté dynamique et fière de son patrimoine.

L'oeuvre d'une communauté

Les chapelles de procession, à l’image de bien d’autres monuments religieux, n’auraient pu être construites, entretenues et sauvegardées sans la participation de la population locale. La chapelle de Saint-Nicolas ne fait pas exception à cette pratique. Le terrain fut offert en 1768 à la Fabrique par Louis Nadeau, en échange d’une prière récitée pour sa famille. En 1870, l’entrepreneur Joseph Gosselin a procédé à d’importants travaux sur le monument qui ont changé son aspect. Elle fut par la suite rénovée au cours de l’année 1914, puis restaurée selon les règles de l’art en 1969-70 par l’entrepreneur local Filteau. Avant cette restauration, son revêtement était recouvert de planches de bois verticales et d’un portail d’inspiration classique, comme on peut le voir sur cette photographie.Lors du tricentenaire de Saint-Nicolas en 1994, la chapelle a de nouveau subi d’importants travaux de restauration grâce à l’initiative de la corporation des fêtes du tricentenaire et la participation de bénévoles, dont les Chevaliers de Colomb et quelques paroissiens. On peut d’ailleurs en apprendre davantage sur ces travaux grâce à des photographies et textes explicatifs disponibles à l’intérieur du monument.Toujours propriété de la Fabrique de Saint-Nicolas, la chapelle est entretenue, mise en valeur et ouverte en saison estivale grâce à l’implication de la Société historique de Saint-Nicolas et de Bernières.