Saint-Louis

La construction de l'église

Le contrat de construction de cette église est octroyé à Jean-Baptiste et Étienne Hébert tandis que les plans sont effectués par François Baillairgé et l’abbé Jérôme Demers. À l’origine, on prévoit un seul clocher, mais le curé de l’époque insiste pour en obtenir un deuxième et finance personnellement son ajout. Située en haut de la falaise (emplacement actuel), la construction de cette dernière se termine en 1822. En 1888, David Ouellet effectue une réfection significative de la façade et des clochers (voir la photo ci-bas pour voir l’église avant les travaux). En 1913 cependant, un ouragan frappe la municipalité et ces derniers s’effondrent (voir le clocher nord tombé dans le cimetière sur la photo). Ils sont reconstruits légèrement plus bas que ceux refaits par David Ouellet quelques décennies plus tôt. En 1965, le gouvernement décide de classer cette église comme immeuble patrimonial.

L’église de Lotbinière après le passage de l’ouragan, vers 1913

Saint Louis

La paroisse choisit saint Louis comme patron, également connu sous le nom de Louis IX, roi de France au 13e siècle. Né en 1214, ce souverain consacre beaucoup de temps à la religion. Il est connu pour ses deux croisades organisées dans le but de reconquérir Jérusalem, mais également pour la fondation des hospices et des asiles. Cette statue de cinq mètres, en bois et recouverte de plomb doré, est installée en 1888 lors de la rénovation des clochers. Elle est exécutée par l’illustre sculpteur Louis Jobin (1845-1928), qui œuvre d’abord dans la sculpture navale pour se consacrer ensuite à la statuaire religieuse.

Des dons du seigneur Louis-Eustache Chartier de Lotbinière

Les trois tableaux accrochés dans le chœur sont des dons du seigneur Louis-Eustache Chartier de Lotbinière de 1726. Celui de droite, la Madone au lapin, est une copie du tableau original d’Antonio Allegri aujourd’hui exposé au Musée de Naples. Le tableau à droite représente saint Eustache, le patron des chasseurs, au moment où il voit apparaître un crucifix entre les bois d’un cerf. Celui au centre représente Saint Louis tenant un sceptre, une couronne d’épines et des clous faisant allusion à la crucifixion de Jésus. Le visage de cette peinture n’est pas celui de ce saint, mais celui du donateur, le seigneur Louis-Eustache Chartier de Lotbinière.

L'orgue

Cet orgue est fabriqué par la maison Thomas Elliot à Londres. Acheté en 1802, il est transporté à Québec afin d’être installé dans la cathédrale anglicane Holy Trinity. Trop grand pour ce lieu, il doit cependant être entreposé durant plusieurs années. Lors d’une visite à Québec, Édouard Faucher, curé à Lotbinière de 1831 à 1865, découvre ce magnifique instrument; il le fait alors livrer et installer dans l’église Saint-Louis-de-Lotbinière. On lui ajoute des jeux en 1879 et il est électrifié en 1950. En 2022, l’orgue obtient une subvention de plusieurs milliers de dollars pour sa restauration.

Une statue très discrète

Le vitrail qui se trouve devant vous se distingue des autres par sa petite ouverture transparente au coin inférieur gauche. En forme de losange transparent, l’embrasure entre les deux fenêtres permet effectivement d’apercevoir une petite statue de la Vierge. Aucun écrit ne mentionne quand et par qui cette statue fut installée. Lors de l’installation des vitraux, en 1900, on prévoit déjà la création d’un espace transparent, ce qui laisse déduire que cette statuette est déjà présente lors de leur installation. Certains pensent même que cette statue protège l’église et que c’est grâce à elle que le feu de la sacristie, en 1850, ne s’est pas répandu au reste du bâtiment.

La famille Chartier de Lotbinière

La famille Chartier de Lotbinière a une part importante dans l’histoire de Lotbinière et de la région comme en témoignent les nombreuses références à la famille seigneuriale dans les quelques églises riveraines du territoire. En 1672, René-Louis Chartier devient le premier seigneur de Lotbinière. Léguée de génération en génération, la seigneurie devient la propriété de Julie-Christine Chartier (1810-1887), future épouse de Pierre-Gustave Joly, en 1822. C’est le premier couple seigneurial à réellement demeurer dans la seigneurie. Un des vitraux de l’église Saint-Louis, représentant le Sacré-Cœur de Jésus, est justement dédié à la mémoire de cette seigneuresse. De plus, en 1852, le banc du seigneur, dédié et réservé à cette famille, est refait; on en profite également pour y apposer les armoiries de la famille.

12 vitraux

On retrouve au total 12 vitraux dans l’église de Lotbinière, dont quatre dans le cœur représentant les évangélistes soit Mathieu, Marc, Luc et Jean. Ce sont des donations des familles de François Soulard, Eleusippe Méthot et Eustache Beaudet. Les huit autres vitraux dans le transept et dans la nef sont acquis en 1900. Ils rendent entre autres hommage à Julie-Christine Chartier de Lotbinière, seigneuresse, et aux anciens curés de la paroisse.

Les œuvres de Thomas Baillargé

Plusieurs œuvres de cette église sont sculptées par Thomas Baillairgé (1791-1859) telles que le retable au-dessus du maître-autel, la chaire, les bas-reliefs en forme de médaillon et le banc d’œuvre. Cet artiste, né en 1791 et fils de François Baillairgé (1759-1830), est surtout reconnu pour ses talents d’architecte et de sculpteur.  Il débute sa carrière en 1815 avec la décoration de l’église de Saint-Joachim et travail sur de nombreuses églises par la suite, la majorité située dans l’est de la province. Dans la région, il intervient sur celle de Saint-Antoine-de-Tilly, ainsi que sur la 3e église construite à Sainte-Croix. Il laissera sa trace également sur des édifices publics, tel que le collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

Cloche

En 1888, l’abbé Augustin Bernier achète trois cloches et les installe dans le clocher. Elles sont fabriquées par la maison Mears & Stainbank à Londres, qui ferme ses portes en 2017 après 450 ans d’activité. Celle-ci, baptisée Marie Joseph Auguste et faisant plus de 545 kilos (1202 livres), s’effondre avec les clochers le 16 juin 1913 à la suite d’un ouragan. Suivant cet événement, la cloche fut conservée et exposée sur le terrain en face de l’église. La structure en métal la supportant semble avoir été fabriquée par la fonderie Bernier de Lotbinière, qui s’installa en 1854 aux environs du Chemin de la Vieille Église.

Vue des clochers de l’église à partir du village de Lotbinière